...même que c'est grâce à ça que j'ai trouvé comment me protéger du gaz moutarde.

Je précise parce qu'ils me font rire les jeunes : il suffit que deux vedettes et demi abandonnent la blowgolesphère et il faut se vautrer dans la naïveté, invoquer la Fin des Temps. Genre les blogs n'étaient pas des batailles d'égos gros comme une certaine main dès 52. Et n'ont jamais servi de vitrines ni de supports à des entrepreneurs ; d'ailleurs il a tout compris lui : "Rédigez des brèves, remplissez mon site, et j'en fais un bouquin, histoire que vous l'achetiez pour lire ce que vous avez écrit alors que vous pourriez très bien continuer à lire tout ça gratuitement sur le Net. Comment ? Me foutre ? ...de vos gueules ? Noooon. Jamais. (On dirait le sketch de Tomer Sisley sur les gars qui vendent de l'eau). Puis ça se voit qu'il connaît le Net, qu'il n'est pas du tout prétentieux : "Viedemerde.fr est ce qu'on pourrait appeler un OVNI dans le monde d'Internet. Il contient des petites anecdotes de la vie de tous les jours qui pourraient arriver à tout un chacun.". C'est pas comme si la moitié des blogs jouaient sur ce principe très tendance de la fausse lose et que tous les forums du monde avaient un topic semblable, n'est-ce pas. OVNI, donc.
C'est facile en fait, Il suffit juste d'avoir une idée suffisamment conne pour qu'un maximum adhère, et de vivre dans sa bulle pour avancer des faits bidons avec assurance afin de racoler l'investisseur ringard.

Bref, revenons à nos moutons : avant de vouloir proposer des chartes génériques aux blogueurs, ou de se convaincre "de la nécessité d’instaurer une forme de contrat de lecture entre le blogueur et son audience [...] afin de définir un cadre sain dans lequel le blogueur pourra s’épanouir et entrer dans une relation mutuellement enrichissante avec son lectorat" tout en pleurant son "innocence", il faudrait voir à ne pas oublier deux prérequis :

1. Il ne faut pas s'étonner de se retrouver la queue entre les jambes après avoir joué le jeu des médias. Le concept de "blogueur influent" est une fumisterie, et c'est bien que les "blogueurs pas influents mais un peu quand même" s'en rendent compte. Mais où étaient ces mêmes "blogueurs pas influents mais qui aiment bien croire qu'ils influent" quand les renégats de la blogomachin rejetaient avec force cette récupération médiatique et mercantile ? Ben ils étaient aux soirées Nokia et aux brunchs Prada pardi.
C'est marrant comme les non-influents ne sont jamais écoutés. Bon, c'est logique en même temps. Dans tous les cas, on en revient toujours à la même chose : n'est décrété officiellement "influent" que celui qui ne fait qu'aller avec le courant. C'est l'enfance de l'art du contrôle médiatique. Et c'est tellement dur de refuser l'encensement de l'égo après s'être donné tant de mal pour le mettre en avant.

2. Le contrat permettant d'établir un cadre de débat sain entre un orateur (ou un auteur) et son audience, ça existe déjà. Cela s'appelle la dialectique.
Je conçois qu'en cette époque d'infantilisation des perceptions et des réactions, où le "moi je" abroge toute démonstration documentée, c'est un concept un peu barbare, mais ma foi, avant qu'un argument froid et objectif ne soit considéré comme une agression, elle faisait ses preuves.

Oui, je sais, tous les six mois j'écris que je vais m'occuper sérieusement de ce trou. Mais là j'ai trois mois d'avance alors hein.
Ha, si vos commentaires n'apparaissent pas, c'est parce qu'ils ont brûlé dans l'enfer du spam, j'ai mis 157574000 mots dans mon filtre tellement c'était l'horreur, donc : bonne chance.

Sinon, vous connaissez l'ouvreuse ?